Le ciel était obscur, mais plutôt grisâtre que noir. En effet, c'était nuageux, et par une si belle nuit, cela rendait plus ténébreux les ténèbres nocturne. Malgré tout, Najawarie n'avait absolument pas de complexe ou de lacune à être ici. Juste ses études à l'Internat étaient compliquées. Elle en pouvait sortir que la nuit, le jour étant trop douloureux. Malgré tout, les nuits, elle ne choisissait habituellement pas d'étudier, mais plutôt de rôder et de profiter du fait que peu de monde est éveillé à ce moment-là. La nuit était fraiche et rien n'était visible à moins d'un mètre, sauf si vision nocturne, comme Naja. D'ailleurs, la lycane était en vandrouille, mais pas sous son éternelle forme de lycane, mais celle de vampire. Complètement nue, mais n'ayant jamais été pudique ou inquiète par cette état, la jeune femme s'était plantée légèrement en avant de la cascade, évitant donc le courant, mais recevant de l'eau glaciale de par la fraicheur nocturne. Les pieds dans l'eau glacée, ses longs cheveux trempés collés contre son dos et quelques mèches tombantes sur sa poitrine, cachant partiellement ses seins. Les yeux fermés, Najawarie chantonnait joyeusement des paroles inaudibles en japonais, entrecoupées de bribes en allemand d'une façon étonamment naturelle, comme si les deux langues ne faisaient qu'une. Elle se fichait du fait que son chantonnement pouvait trahir sa présence, pour une fois, elle était de bonne humeur et pas même l'eau bien trop froide ne la dérangeait. Le bruissement de la cascade portait de légers murmures à la berceuse que Naja entâmait d'une voix mélodieuse, presque mélancolique.

Je me trouvais allongée en haut de la cascade, juste sur le bord. Je regardais le ciel nuageux et étais perdue dans mes pensées. Je sentais les quelques fines gouttelettes d’eaux qui se perdaient lors de leur chute, sur mon visage. J’écoutais le ruissellement de l’eau à côté de moi, et doux grondement que faisait la cascade en atterrissant dans son propre élément. Je captais chaque élément de la nature qui m’entourait et pensais. A quoi ? Aux peu d’amis que j’ai. Rubis ; cela fait un bout de temps que je ne l’ai plus vu. Où est-elle passée ? De même Judith… Je pense que je m’entendrais bien avec Hell… Et Kiyoshi… Que fais-tu toi ? Mènes-tu une vie pareille à la mienne ? Secouée, avec de bonne et de mauvaise chose… J’entendis alors au bas de la cascade, se mêlant à tous les sons que j’entendais jusque là, un chant. C’était une fille qui le chantait. Il y avait du japonais et… Et… À oui ! De l’Allemand ! Il y en avait un comme ça qui parlait allemand. J’adorais son accent. C’était trop délire quand il parlait – même si je ne restais jamais avec lui – et je crois que finalement, je regrette un peut d’avoir négligé les langues – l’allemand en particulier – pour ne pas avoir pus causer avec lui ! Bref, je m’avançai à quatre pattes et regarda en bas. Une jeune fille, nue, se tenait presque sous la cascade. Je me demandai ce que quelqu’un pouvait faire ici à cette heure là, et capta que moi aussi trainais dehors au même endroit, à la même horaire. Dans ce cas, ce que quelqu’un pouvait faire se genre de chose à cette heure là ? Aussi, j’hésitai à aller la voir ou à retourner dans mes pensées. Je choisis la seconde solution et me rallongea sous le ciel gris, ne laissant passer que par moment les rayons de la lune. Mais entendre ce chant ne pouvait pas me faire oublier la fille et je décidai de descendre par la paroi glissante, sans vraiment de problème. Je me trouvais derrière la cascade à ce moment, je la contournai et me trouva face à la jeune fille. Pendant un instant je ne sus quoi dire puis je pris la parole.

-Dit-moi, ce n’est pas vraiment un horaire pour se baigner. Qui es-tu ?

J’espère qu’elle ne l’a pas pris méchamment. Je suis juste intriguée par cette jeune fille.

Najawarie continuait de susurrer une douce mélodie, enchaînant mots sur mots, variant du japonais et de l'allemand sans anicroches ou faussement de ton. Elle était simplement là, nue, sous la cascade glaciale qui ne la dérangeait absolument pas. L'eau froide de la nuit ruisselait sur elle de façon légère, glissant un peu partout sur ses cheveux, coulant le long de son dos et de sa poitrine. Elle avait de l'eau qui lui ruisselait dans les yeux, mais qu'importe, étant déjà aveugle, la sensation ne la dérangeait même pas. Sa peau était étonamment blême et ses longs cheveux clairs se mariait avec la couleur froide et lisse de sa peau. À croire que l'eau était même plus froide que sa propre chaleur corporelle. Quoi qu'il en soit, regardant attentivement les cercles dessinés par les gouttelettes tombant autour d'elle, tentant d'aperçevoir l'infime mouvement de l'eau malgré sa cécité, elle entreprit de laver ses longs cheveux argentés, sans cesser son chant. Une fois bien imbhibés d'eau froide, elle les tordit un peu pour en enlever le surplus d'eau. Trop occuper à sa toilette, elle n'entendit pas Hisae appocher. Naja se retourna vivement lorsqu'elle entendit une voix derrière elle, mais comme elle était aveugle, ses pupilles ne captaient aucune image susceptible de révéler de qui il s'agissait. Naja pencha légèrement la tête sur le côté, un tic qu'elle avait et tenta de distinguer une silhouette dans la pénombre. Elle y parvint que très légèrement, juste assez pour comprendre où l'autre se trouvait, soit à quelques pas d'elle. Naja redressa la tête et chasser ses mèches d'argent dans son dos, aucunement timide ou pudique de par sa nudité totale. Naja avait toujours vécue comme une sauvage, au point de ne même pas vouloir se résoudre à aller dans les douches communes. Préférant la solide à l'extérieur, dans un calme serein. Elle dit simplement, révélant par la même occasion ses crocs disproportionnés lorsqu'elle articula dans un français pénible, teinté d'un fort accent allemand;

- Najawarie Yozora SinkBlood. Toi qui tu être?

Bien que sa façon de parler ne soit pas la plus nette, au moins, l'avantage était que ce soit compréhensible, plus que l'allemand, à cette époque-ci. Najawarie regrettait l'époque d'où elle venait, bien qu'elle ne se rappellait que très vaguement de certains détails, problème d'amnésie généralisée. Elle avait réapprise à être elle-même, et bien que son apparence et la plupart de ses souvenirs remontent à 17 ans, elle avait vécue environ 900 ans. Elle traversait les époques, s'adaptant tant bien que mal aux nouvelles façons d'être, délaissant les quelques bribes de souvenir qui la rattachait à son époque natale, à sa vie lointaine, à ses terres natales. Elle vivait simplement comme un animal sauvage depuis plusieurs temps, plusieurs siècles, jusqu'à ce que les autorités la découvrent et l'envoie vivre dans l'Internat... Ne voulant pas d'elle dans cette société moderne et civilisé peuplée par les humains. Civilisé? Si c'est eux qui le disent. Ironie du sors, elle n'avait jamais été à l'école, mais avait de bonnes connaissances générales, sachant se débrouiller pas mal et connaissant à merveille les langues animales, chose peu commune pour tous et chacun.

Bien que je lui parla en face a face et qu'elle, elle soit nue, cela n'avait pas l'air de la déranger plus que ça. Même, ça ne la déranger pas du tout. A croire qu'elle se promenait toujours comme ça. Enfin bon. Son nom serait donc Najawarie Yozora Sinkblood. Un nom assez long je me dois de l'avouer. Elle me demanda le miens avec un essai de français et cet accent allemand, qui fis nettre un léger sourire, a peine visible. Je ne voulais pas qu'elle crois que je me moque d'elle. C'est étrange comme l'accent allemand se fais autant sentir. Puis je pensais, d'un coup, a quelque chose. Pourquoi me répondit-elle en français? Me dis pas que... Je lui ai parlé français? Bah, tant pis, le mal est fais. J'aurais pris cette habitude de parler cette langue a cause de Rubis, bien que j'avoue je la trouve assez belle par toutes ses variations. C'est a cause de ça que je l'ai privilégier. Je répondit enfin a sa question.

-Hisae Kamihime.

J'avais remarqué tout a l'heure ses crocs. C'était donc une vampire. J'en croise souvent en ce moment. C'est la mode? Ou une épidémie? En tout cas, il fallait que je trouve une solution a ce problème de communication. Pourquoi ai-je négligé l'allemand?... Lui parler en allemand? Mais si elle me parle en allemand après? Pfff la grosse galère... Finalement je repris la parole en français. Si elle ne comprend pas, j'essaierais en allemand...

-Pourquoi es-tu la?

J'ai essayé de simplifier au max ma question. Je ne vois pas comment la simplifier plus...

Najawarie était consciente que son nom était, disons, pas mal long et parfois difficile à retenir pour certaines personnes. Surtout pour ceux dont le mélange linguistique de son nom sonnait comme du chinois, façon de parler. Quoi qu'il en soit, Najawarie Yozora SinkBlood se faisait généralement appelée Naja. Ou des surnoms étranges et impersonnels dans le genre de 'La Sauvage', 'La Louve', 'La Fugitive', 'L'Hybride'. Bref, des noms qui ne sont pas des noms, mais que Naja n'avait de cesse de voir coller à sa personne. Pas autant que lors de l'époque médiévale où tout le monde l'appelait la sorcière, la maudite, la bête, l'envoyée de Satan... Au moins, le monde devenait plus poli, c'était déjà un bon départ.

- Tu pouvoir appeler moi Naja, Hisae.

Là, sa éviterait les centaines de surnoms bizarres que les inconnus utilsiaient ou, échappant complètement son nom, l'appelait de manière complètement insensée ou vexante. Naja lissa ses longs cheveux argentés avec ses doigts et dit simplement, tout en essayant de son mieux d'articuler de façon compréhensible:

- Laver moi. Car moi crainde soleil et monde. Yeux pas supporter lumière, yeux rendus inutiles.

Très rudimentaire et simpliste comme vocabulaire, mais d'un général, le modne semblait comprendre son dialecte douteux. D'un général, certes. Najawarie passa sa main devant ses yeux en mouvement de haut en bas et dit simplement, comme si sa lui était égal, tout en esquissant un sourire énigmatique révélant une fois de plus ses crocs effilés:

- Moi pas voir moi-même. Mais pouvoir autre chose. Chose personne ne voir.

Najawarie se transforma en lycanthrope entièrement noir de nuit, sa vision en lycan était moins obscurcit, elle distinguait vaguement des ombres, sa vision de nuit permettant d'autant plus de distinguer malgré tout.

- Oh, toi être neko? Moi aimer chat.

Elle me dit qu’elle pouvait m’appeler Naja. Naja pourquoi pas, si ça ne la dérange pas. Elle m’expliqua la raison de sa présence en ce lieu. Elle était en train de se laver car elle craignait le soleil, le monde. Elle ajouta que ses yeux étaient inutiles puisqu’elle ne supportait pas la lumière. J’en eu les larmes aux yeux car on pourrait dire la lumière est l’une des plus belles choses. Sentir son contact sur notre peau… Elle, elle ne le supporte pas. Puis avec un sourire elle me dit qu’elle ne pouvait pas se voir elle-même mais qu’elle voyait d’autre chose que nous ne voyons pas. De quoi voulait-elle parler ? Puis, chose qui m’étonna, elle se transforma en lycan. Vampire-lycan ? Je n’ai encore jamais rencontré quelqu’un comme ça. On ne distinguait ses formes que grâce à l’eau qui retombaient sur son pelage ébène, et j’ai la chance de posséder une vision plus développé. Sinon on ne pourrait faire de distinction entre elle et la nuit. Il y a une chose pour laquelle j’aime les lycanthropes. Leur pelage. J’aimerai tellement mettre ma main dessus, le parcourir de tout le long. De tout les lycans que j’ai vu jusqu'à présent, tous avait ce pelage brillant, noir, lisse… Elle reparla. Elle remarqua que j’étais une neko et me dis qu’elle aimait les chats. J’avoue que je n’ai jamais aimé être comparé à un chat mais la façon dont elle l’a dit me fis sourire. Mais autant dire la vérité.

-Je ne suis pas entièrement neko. Je suis une neko-ange si ça se dit. Mais considère moi comme neko, je n’aime pas mon côté ange.

Étrange, mais cela est vrai. J’aimerai être née neko de sang pur. Déjà que certaine personne traite les neko comme des chiens – c’est assez paradoxale – alors des neko hybrides, je vous en parle pas. Elle, elle a du souffrir aussi. Vampire-lycan ce n’est pas vraiment une race que l’on aimerait être. Les vampires sont traités comme des assassins suivant les lieux, les lycans… Je ne sais plus. J’en ai rencontré très peu en fait… Aujourd’hui j’étais habillée d’un haut noir, manches courtes, avec par-dessous un léger T-shirt à anches longues gris. J’avais mis avec une jupe noire, avec par-dessous un leggins. Décidément, je ne me déferais jamais de cette couleur… Je n’avais pas mis de chaussure par contre. Je remonta le leggins et entra dans l’eau fraiche. Je m’approchai d’elle et la regarda dans ses magnifiques yeux verrons. Puis j’ajoutai :

-Toi aussi tu as vécu des temps difficiles, non ?

Najawarie avait un pelage entièrement noir d'ébène, parsemé de nombreuses cicatrices un peu partout sur son gabarit. Sur la joue, sur l'oeil, sur l'oreille, entre les épaules, sous le ventre, dans le bas du dos, sur une de ses pattes digitigrades... Rien de vraiment remarquable, si ce n'est le nombre de cicatrices qu'elle avait... En plus d'une cicatrice plus caractéristique placée sous son poignet gauche, témoignant silencieusement d'une précédente tentative de suicide infructueuse. C'était un fait, le sang mêlé de Naja n'était pas celui que le monde rêve d'avoir. Ses deux sangs bouillonnaient en elle comme une rage insatiable. Deux sangs opposés aux conditions particulières. Doublement craintive du soleil, soleil plus fatal que pour tout autre créature ne partageant pas ses mêmes races... Et même là, Najawarie n'avait jamais rencontrée, en 900 ans, quiconque fût comme elle. Bien qu'elle ait rencontrée d'autres types d'hybrides, elle n'avait jamais vue de neko-ange.

- Oh, toi aussi être hybride. Moi je pas rencontrer... -je rencontre pas?-... souvent hybrides.

Une autre chose sur Najawarie, elle faisait souvent un effort pour apprendre l'accord des verbes. Lorsqu'elle avait une idée de la conjugaison, elle l'employait à la mesure du possible. Lorsque celle-ci ajouta quelque chose au sujet des temps passés, Naja rabattit les oreilles et poussa un grognement. Pas menaçant, mais plutôt comme si elle tentait vainement d'oublier quelque chose en particulier. Quelque chose qui remontait en elle inexorablement, mais qu'elle ne désirait pas... Et un souvenir de sa vie passée ressurgit, elle se rappellait un certain homme nommé Ank'thog. Quant à son prénom, elle ne le savait pas. C'était un humain, une créature détestable. Elle se rappelait qu'il l'avait attachée dans une geôle d'un château. Elle estima fort bien que ce devait être peu de temps après le médiéval, dans l'ancien château familial. L'homme l'avait ligotée face contre mur avec des chaînes lourdes qui lui meurtrissait les poignets, elle était immobilisée de tel sorte à ne rien voir derrière elle. Elle était sous sa chétive forme humaine, dès alors estimée à 10 ans. L'humain l'avait violentée avec un fouet en cuir à pointes métalliques, puis il l'avait violée et l'avait marquée d'un sceau maudit. Une marque rouge vive représentant un crâne, une épée et un serpent. Naja avait encore la marque, mais le poils sombre la recouvrait. Najawarie poussa un grognement rageur et plaqua ses mains -pattes?- contre sa tête en poussant une plainte douloureuse. En plus de se rappeler un détail qu'elle avait oubliée, elle avait l'impression de revivre le moment, au point que la dite marque maudite se mit à briller d'une lueur rouge, là, au travers de sa douce fourrure noire. Naja se laissa retombée à quatre pattes en fouettant l'air de sa queue, les oreilles toujours rabattues.

Après lui avoir demande si elle aussi avait connu des temps difficile, elle rabattis les oreilles tout en poussant un de ces grognements, non pas de rage, mais d'oubli. Comment je le savais? Je n'en avait jamais entendu? Parce que moi aussi je voulais oublier mon passé... Cependant je m'en voulu assez vite de lui avoir demandé ça. Elle avait mis ses pattes, si je peux dire ça, derrière sa tête et semblait souffrir. J'arrivai a distinguer une lueur rouge par dessous cette épaisse fourrure. De quoi s'agissait-il? Elle se relaissa tomber a quatre pattes, sa queue battant l'air comme si... Elle voulait repousser une chose peut-être? Je ne savais quoi faire. Me précipiter vers elle, la calmant d'une quelconque manière? Rester la et essayer de de la réconforter ou de trouver un moyen de se rattraper? Jamais je n'ai eu affaire a ce genre de souci. C'était toujours lui qui me réconfortait... Pas moi... Et puis ce n'est pas pareil la... Mon cerveau marchait a cent a l'heure sans pour autant trouver de solution. La lueur brillait encore. D'une faible intensité, a cause de son poil, mais brillait encore un peu. Je m’approchai d’elle lentement et arrivée a proximité je mis ma main avec délicatesse a l’endroit ou brillait un symbole dont je ne saurais décrire la forme, puis lui murmura quelques mots à l’oreille pour me faire pardonner.

-Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire ce mal.

En même temps que je lui disais ces paroles, une faible lueur blanche émanait de ma main, au-dessus de celle rouge provenant de cette marque. Je voulais qu’elle arrête de souffrir et pour ça, je voulais essayer cette faculté que me confère mon côté angélique.

Najawarie gardait une position défensive, comme un animal sauvage qui ce sait cerné, mais qui signifie clairement qu'il tentera, ne serais-ce qu'en vain, de se défendre. Naja avait le regard perdu, comme si elle rêvait éveillée, seul le claquement de sa queue dans l'air lui donnait un semblant de mobilité. Sa gueule fichée de crocs acérés remuait comme si elle parlait, mais le silence était plat, mis à part le bruit rythmé de sa queue et du clapotis de la cascade. Après un certain laps de temps, elle murmura d'une voix absente et teinté d'un désespoir qu'elle ne manifestait pas fort souvent, et d'un vocabulaire français de meilleure qualité que de coutûme;

-Daore... Pas par là! Ils... Ils vont t'avoir! Daore! Non, lâchez-le, bande de malade! Je vais obéir, mais laisser Daore, je vous en supplie. Pas lui, vous n'avez pas le droit... NON! Daoreeeeeee

Quelques secondes après avoir hurlée, Najawarie se réveilla de son souvenir au moment même où la neko toucha la marque. Najawarie avait un air fiévreux et désorienté, comme si elle se réveillait d'un long cauchemar. Elle s'assit à la façon des chiens, la queue et le bas des pattes carrément immergés dans l'eau glacée, et posa son regard vairon sur l'autre hybride. Naja redressa doucement les oreilles, comme un animal craintif, et maugréa simplement;

- Pas faire mal. Juste... brutal. Moi être traumato-amnésique. Moi savoir vivre proche 900 ans, mais rappeler que proche 20 ans. Souvenirs parfois revenir... Moi pas aimer mémoire, mémoire être souffrance.

Naja se rendit alors compte que la neko-ange avait remarquée la diffuse lueur rouge produite par sa marque maudite. Naja ajouta;

- Mieux pas toucher marque. Marque être maléfice, punition. Moi pas vouloir contaminer monde, malédiction être pénible. Préférer être maudite seule.

Elle s'était assise, je m’écartai donc de la lycan, qui quelque minutes plus tôt semblait enfouis dans de profond souvenir, ne pouvant en ressortir. Elle me regarda de ses yeux vairons et je fis de même. Elle m’expliqua que ca ne faisait pas mal mais que c’était plutôt « brutal ». Elle est traumato-amnésique et aurai vécu durant 900 mais ne se souvenant que de ses 20 dernières années. J’eus un sourire. Elle ajouta qu’elle n’aimait pas sa mémoire, qu’elle n’était que source de souffrance. Je l’ai remarque en même pas une minute… Je fis quand même une réflexion sur son âge.

-Cela fait bien longtemps que je n’ai vu une personne aussi âgée. La dernière était un ami que je n’ai jamais revu… Il avait plus de 1000 ans.

J’avais dit ça avec un sourire pour éviter que l’ambiance soit trop lourde, mais elle fit une remarque à propos de la marque qui brillait si intensément quelques secondes plus tôt. Elle dit que la marque était maudite et qu’il ne valait mieux pas la toucher pour na pas être maudite soit même. Je baissai la tête puis finalement eu un sourire qui se termina par un rire. A rigoler comme ça pour une chose aussi sérieuse, elle doit me prendre pour une folle. Il vaudrai mieux que je m’explique.

-Excuse-moi pour ça. Que je sois maudite ou pas, la mort me court déjà après. Moi je n’ai vécu que 120 ans. Et sur ces 120 ans j’ai passé à peu près la moitié de ma vie à fuir. On cherche pendant toutes ces années à me tuer. L’histoire est compliquée.

En racontant cela j’avais encore un sourire aux lèvres, puis je me mis à penser à Kiyoshi. Ma mine s’assombris tout à coup. Je fermai les yeux et une larme commença à rouler le long de ma joue mais je ne lui laissai pas le temps de finir sa route. Je l’essuyai d’un rapide revers de main puis replongea mon regard dans celui de Naja. Elle, a-t-elle eu des amis ? Elle a subit tant de souffrances d’après ses dires.

- Oh, être plus vieux que moi. Pas souvent connaître monde vieux. Croire monde pas aimer solitude à la fin. Longévité être difficile. Savoir s'adapter être nécessaire.

Najawarie se releva doucement sur quatre pattes afin de reprendre une position plus confortable. Être assise façon chien dans l'eau n'était pas toujours agréable pour le pelage. Quoi qu'il en soit, Najawarie ne s'en plaignait pas vraiment, elle se contentait tout simplement de se relever sur ses pattes, avec de l'eau aux poignets et aux mollets. Naja se pencha légèrement et bue quelques lappées d'eau fraiche. Elle était loin d'apprécier ce breuvage, mais cela lui permettait, heureusement, de repousser sa soif de sang qui revenait doucement. Son collier s'alluma d'une légère lueur violacée et une légère sensation de brûlure dans ses veines se faisait ressentir. Oh, rien de grave, le collier avait été conçu pour maîtriser ses pulsions. Il drainait de sa propre énergie et la lui rendait de façon un peu douloureuse, ce qui agissait comme un calmant. À ce stade-là, c'était bien tolérable, mais avec les heures, sa devient insupportable. Après un certain moment, l'autre éclata de rire. Naja releva la tête, en cachant tant bien que mal son appétit vampirique, et dit;

- Sembler différent. Mais marque pas tuer, marque relier âme à poseur de sceau. Poseur de sceau pouvoir décider action de corps si pas assez fort résister à attraction. Moi pas être trop influencée attraction, juste épuisée souvent par résistance. Être tolérable, mais pas souhaitable. Parfois accepter poseur de sceau, poseur de sceau être compagnie. Mais moi être comme possédé, mais consciente. Comme partager corps avec fantôme. Moi pas bonne expliquer sensation, mais sans doute tu préférer pas vivre avec marque.