Biographie : Le 26 septembre 1996, un homme du nom de Philippe Kern trouva une toute petite fille qui semblait avoir dans les deux ans. Elle était seule, abandonnée au milieu d’une rue sans que personne ne s’en aperçoive. Elle semblait invisible pour tout le monde à part lui. Elle n’avait sur elle absolument rien à part ses vêtements, un collier avec un rubis comme pendentif et dans la poche de son jean, un petit bout de papier avec écrit dessus « Rubis Arria ». Philippe supposa que c’était son nom, mais n’avait pas le temps de s’en préoccuper, elle avait l’air très malade et il s’empressa de l’emmener à l’hôpital. Les médecins ne comprenaient pas ce qu’elle avait, des examens révélèrent que du sang de chat était mélangé au sien, mais comment était-ce possible ? Peut-être était-elle malade à cause de ça ? Les médecins ne voyaient aucuns remèdes pour ça. Rubis resta de nombreux jours à l’hôpital, son état empira au début, puis un jour, il s’améliora sans que personne ne comprit pourquoi. Philippe venait le plus souvent possible à l’hôpital pour avoir de ses nouvelles, sans savoir pourquoi, il s’attachait de plus en plus à cette petite fille. Peut-être était-ce dû au fait que son fils était mort-né et qu’il ne supportait pas de voir un autre enfant souffrir.
Une fois Rubis complètement remise de son étrange maladie, même si le sang de chat était toujours présent dans son corps, Philippe réussit à adopter la fillette. Sa femme étant morte en couche, il l’éleva seul. Depuis la mort de sa femme, Rubis était la meilleure chose qui lui soit arrivée et il décréta que désormais, le 26 septembre serait sa date de naissance. Tout ce passa bien entre eux, et même si il lui avoua la vérité sur son abandon dés qu’elle fut en âge de le comprendre, ils se considéraient vraiment comme un père et une fille. Mais Rubis grandit avec cette question en tête : « pourquoi mes parents ne voulaient-ils pas de moi ? ». Peut-être était-ce à cause de son anormalité ? C’était la réponse la plus probable, mais il pouvait y avoir d’autres raisons. Pour seuls souvenirs d’eux, ses parents lui avaient laissée le rubis, dont elle avait décidé de ne jamais se séparer.

Les années passèrent et la rumeur, pour une fois fondée, selon laquelle Rubis possédait du sang de chat se répandit très vite. Cette anormalité lui valut des moqueries de la part de ses camarades de classes, et même de certains professeurs, qui ne cessèrent jamais. Très peu de personnes osaient l’approcher, de peur que ce soit contagieux peut-être. En fait, ce sang lui faisait vivre un véritable enfer pendant toute sa scolarité en France. Même en dehors des cours, sa vie n’était pas très joyeuse, elle allait souvent à l’hôpital, pour voir si son état était stable. Elle s’en serait bien passée, mais c’était une des conditions à son adoption. Elle n’était jamais retombée malade comme lorsqu’elle avait deux ans et elle pensait que ça n’arriverait jamais, mais les médecins insistaient pour la voir. Ils la considéraient come un petit miracle, apparemment, elle avait échappé de peu à la mort et son anormalité les fascinaient. Pour Rubis, le vrai miracle était qu’elle ne soit pas enchainée à une table pendant qu’ils faisaient des expériences sur elle…

La vie de la jeune fille se résumait à la même trame, chaque jour ressemblait au précédent. Seuls quelques évènements vinrent perturber la monotonie de sa vie. Le premier arriva le jour de ses dix ans. Pour son anniversaire, son père lui offrit un chiot. Un tout petit chiot blanc, qui la fit craquer immédiatement. Elle l’appela Nonos et dés ce jour, ils furent inséparables, mais c’était vraiment étrange qu’un chien s’entende aussi bien avec une humaine dont le sang était à moitié celui d’un chat. Il essayait souvent de la protéger, de la prévenir lorsque quelque chose n’allait pas et elle n’avait pas de mal à le comprendre en général. Elle adorait vraiment Nonos, qui était sans doute son plus beau cadeau d’anniversaire !
Quelques mois après l’arrivée de Nonos, Philippe rencontra une femme, qui finit même par emménager chez eux avec ses deux enfants, une fille et un garçon. Rubis avait peur de ce changement, mais sa belle-mère était très gentille avec elle et ses enfants ne se montraient pas aussi désagréables que certains de ses camarades de classe. Ils n’avaient pas non plus l’air dégouté, comme les autres, lorsqu’ils lui parlaient. Ca lui faisait plaisir de ne pas passer pour un monstre au moins chez elle.
Vers ses douze ans, Philippe finit par annoncer à Rubis qu’il avait retrouvé la trace de ses parents. Ils habitaient au Etats-Unis et avaient un fils. Rubis avait un frère, qu’elle ne connaissait absolument pas, aimerait-il la rencontrer ? Elle, elle ne saurait pas quoi faire si elle le rencontrait, tout comme ses parents d’ailleurs. Mais elle voulait savoir la raison qui les avait poussés à abandonner leur fille. Elle trouva une adresse où leur écrire, prit son courage à deux mains et leur envoya une lettre. Elle n’eut jamais de réponse. Apparemment, elle n’existait vraiment plus pour eux. Elle envoya une deuxième lettre, sans trop d’espoir, mais en rajoutant quelques éléments. Elle leur demanda par exemple pourquoi ils ne lui avaient laissé le rubis. Elle fut étonnée, mais la seconde lettre eut une réponse, très brève : « aurais-tu la gentillesse de nous renvoyer ce rubis ? ». La jeune fille déchira le bout de papier dés qu’elle l’eut lu. Ils l’avaient abandonnée, ne s’étaient plus jamais intéressés à elle et ils lui demandaient si elle pouvait leur rendre le collier ? Alors ça non, Rubis n’aurait pas la gentillesse de le faire ! D’ailleurs, ce collier, elle n’en voulait même plus. Elle sortit de chez elle afin de trouver un endroit où le jeter, pour ne plus jamais le revoir. Une bouche dégout, c’était parfait, elle n’irait pas le rechercher là dedans ! Elle faillit le faire, plusieurs fois, mais elle n’osait pas le lâcher, après tout, il avait toujours été avec elle jusqu’à ce jour. Et puis, Nonos n’avait pas l’air d’accord avec elle, il grognait et essayait de l’emmener ailleurs, comme si il était lui aussi attaché au rubis. Finalement, la jeune fille rentra chez elle, le collier autour du cou. Plus jamais elle ne parla de ses parents après ça, Philippe était son père, elle n’avait pas d’autre famille !

La vie continua ainsi, jusqu’au jour où, alors qu’elle promenait Nonos, trois étrangers s’attaquèrent à elle. Enfin, des étrangers pas si étrangers que ça puisque qu’elle en reconnut un, Maxime, le fils de sa belle mère ! Bien sûr, tout ne pouvait pas se passer bien, il fallait bien qu’un malheur arrive un jour. Maxime sortit un couteau de sa poche, tandis que les deux autres retenaient Rubis pour l’empêcher de s’enfuir. « Tu ne m’en veux pas si, une fois morte, je te prends ton rubis ? Je me suis toujours dit qu’il devait valoir très cher. » La jeune fille était paralysée par la peur, elle ne pouvait pas faire un geste. Elle s’agrippait a la laisse de son chien de toutes ses forces. Et pourquoi Maxime faisait-il ça ? Pourquoi maintenant ? Vivre avec le monstre qu’elle était pendant plusieurs années avait été trop dur à supporter et il voulait se venger maintenant ? Sans avoir l’intention de lui donner la moindre réponse, il testa son couteau sur le bras de Rubis. Celle-ci hurla lorsqu’il lui entailla le bras. Il avait vraiment l’intention de la tuer, ce n’était pas juste pour lui faire peur ! Cette pensée devint encore plus réelle lorsqu’il approcha le couteau de sa gorge. Et voilà, elle allait mourir. Après tout ce n’était pas si mal, elle ne vivrait plus un enfer à cause de son sang de chat… Mais non, elle n’avait pas envie de mourir ! Pourtant, elle n’avait pas le choix. Une douce lumière rouge, faisant disparaitre ses agresseurs. Seul Nonos l’accompagnait dans cette étrange aventure. Alors, c’était à ça que le mort ressemblait ? Elle était pourtant persuadée qu’il n’y avait rien après la mort. Mais Rubis était heureuse de ne pas avoir senti le couteau trancher sa gorge !
La lumière s’atténua jusqu’à disparaitre complètement. Rubis toucha sa gorge, elle était intacte. Son bras, lui par contre, était bel et bien entaillé et le sang continuait de couler sur son bras. La douleur était toujours présente, mais on n’était pas censé souffrir une fois mort, non ? En plus, tout paraissait si réel. Et puis Nonos n’était pas mort lui ! La jeune fille ne savait pas quoi penser et n’avait aucune idée de ce qui lui était vraiment arrivé. Elle regarda autour d’elle pour voir où elle avait atterri. Un énorme bâtiment se dressait derrière elle. Au dessus de la porte, les mots « Internat Tsukiyo » étaient inscrits.